Un chanteur proche de son public


Alain Chanone a toujours un micro dans les mains, et c’est comme un poisson dans l’eau qu’il évolue dans le domaine musical depuis plusieurs décennies.
Alain Chanone voit le jour rue des Gras à Clermont-Ferrand et a encore en mémoire de « s’être amusé dans l’escalier roulant du Prisunic toute sa petite enfance. Je suis toujours resté en Auvergne. »
Fils d’un ouvrier Michelin, celui qui deviendra le chanteur des bals populaires habitera ensuite dans les premiers HLM construits par le géant de l’industrie pneumatique à Grandseigne.
« Après, nous sommes allés habiter à la ZUP où il y avait des appartements un peu plus modernes avec une baignoire et un vide-ordures », se souvient-il.
Alain poursuit ses études au CET de Riom où il obtient un CAP de menuiserie. C’est à cette époque qu’avec ses copains de collège, il commence à jouer de la batterie.
Son CAP en poche, l’artiste en herbe travaille deux ans au sein de l’entreprise Michelin et continue, en parallèle, à pratiquer la musique dans l’orchestre d’Yves Letourneau en tant que batteur-chanteur. « Quand j’ai eu des propositions venant d’orchestres professionnels, j’ai quitté Michelin. J’ai fait partie de plusieurs orchestres professionnels en étant batteur-chanteur pendant 30 ans puis, je me suis consacré uniquement au chant. »

« Les gens m’aiment car j’ai traversé les décennies en restant proche d’eux »
L’artiste poursuit sa carrière musicale et créée son propre orchestre aujourd’hui dissous mais même à la retraite, la vedette des podiums continue ce métier qu’il aime par-dessus tout. « J’ai été intermittent du spectacle toute ma carrière, ça a été la fête toute ma vie. Je continue à chanter quand on me demande. Les gens m’aiment car j’ai traversé les décennies en restant proche d’eux. Mon rôle c’est d’animer, de faire danser les gens et de les ramener à leurs 20 piges. » Loin d’être un chanteur hasbeen, Alain se produit notamment au Garden Palace à Orcet, à l’Indian Saloon à Riom, où il fait plus de la variété ainsi qu’à la cafétéria de Cora.

Des tubes des années 60-70 à ceux de Calogero ou Amir …
L’artiste auvergnat souhaite réunir les générations et s’adapte à un public de tout âge. Il peut ainsi pousser la chansonnette en reprenant une mélodie des années 60, 70 ou, plus près de nous, des tubes de Calogero ou d’Amir. « Ce qui me plaît, c’est le contact avec les gens, le plaisir de chanter. Je monte mon matériel, je ne suis pas avare de mon temps. Je ne sais pas ce que c’est que d’avoir des chefs sur le dos toute la journée ».
Côté discographie, le chanteur auvergnat compte plusieurs CD à son actif comme ça fait danser les filles, Alain Chanone chante le musette et les belles année, Alain Chanone toujours chanteur ou encore Il nous faut de l’amour et a enregistré notamment avec Guylène Laur.

Comme le disait Charles Aznavour, un ringard c’est quelqu’un qui dure.
Totalement conscient d’avoir eu la chance de vivre de sa passion toute sa vie, Alain revendique le fait d’être ringard, « ce qui n’est pas permis à tout le monde », ajoute-t-il. « J’ai eu la longévité dans ma carrière. Comme le disait Charles Aznavour, un ringard, c’est quelqu’un qui dure. Certains chanteurs par exemple de The Voice, ne sont pas ringards puisqu’ils font une chanson et raccrochent. »
Cette expression qui avait plu au chanteur avait également été prononcée par Gérard Depardieu lors d’une discussion avec Cécile de France dans le film Quand j’étais chanteur.
L’histoire de ce long métrage débute alors qu’Alain est encore propriétaire d’un bar situé place des Bughes à Clermont-Ferrrand.
Le réalisateur Xavier Giannoli demande à le rencontrer et lui explique qu’il souhaite tourner un film dont le personnage principal ne serait autre qu’un chanteur. C’est ainsi que l’artiste a inspiré le personnage principal du film joué par Depardieu.
Alain choisit les endroits de tournage du film comme le Casino de Royat ou encore la boîte de nuit l’Aquarius à Pont-du-Château et impose ses propres musiciens à la place de comédiens.
« J’ai passé trois mois aux anges qui ont fini sur la montée des marches de Cannes avec une arrivée en limousine. Ce film a eu beaucoup de succès, j’en garde un souvenir merveilleux, j’ai joué avec des grandes stars du cinéma français. Je me suis retrouvé du jour au lendemain dans des émissions télévisées. Bouvard  »a téléphoné en pleine émission des Grosses Têtes.
Et, pour en revenir à la période durant laquelle Alain a tenu le bar place des Bughes, il se souvient avoir beaucoup cotoyé les musiciens en concert à la Maison des sports, allant de Johnny à Sardou qu’il accompagnait ensuite au Phidias chez le célèbre Boudu. « Pendant 20 ans, cela a été un truc de fou, tout se passait aux Bughes. J’ai vu toutes les plus grosses vedettes qui passaient à la Maison des sports Ce bar, c’était génial pour l’époque, il n’y avait pas d’emmerdeurs ! » conclut-il

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